leeboon ci leer - contes au clair de lune


Au-delà de ces « pays » traditionnels que ceux de ma génération et les plus anciens portent dan leur cœur (Kajoor, Fuuta, Pakao, Saalum, Ripp…) parce que noms et lieux chargés de symboles, d’images, d’histoire et qu’il faudrait, en passant, restituer, pour nous rendre notre âme et fortifier sans feodalisme, nos volontés de développement, nous appartenons tous à cette « maison Sénégal », une nation une et indivisible, pour des raisons de sang et de foi.

RIIBOO
A PROPOS DU COUSINAGE

Communication pour le
FESNAC 2007, SAINT LOUIS, Sénégal


INRODUCTION

I- LA MARMITE
II- FONDEMENTS ET FINALITES
III- DANS LA MARMITE
IV- LA MAISON SENEGAL : UN DICTIONNAIRE


RIIBÓO
INTRODUCTION


Un jour, de Wuul (certainement une déformation Kajoor kajoor de Wuuli proche du ñaani dans l’actuelle région de Tambacounda) me rappelail feue Maam Maram Ndaw Faal et puis ma tante paternelle borso et puis mon cousin Papa Mbay Saaxusa, partirent,

Maalik ndagam Sèkk
Dimbili Maa Njaak
Biraan jèkk Per Siise et
Le bambaado Ganuru Mbay

A la recherche de nouvelles terres de pacage et d’habitation, ils partirent en éclaireurs, laissant familles et biens sur place.

Ils marchèrent vers les pays situés au bord de l’océan et, arrivèrent au Kajoor, pays alors d’immenses plaines plantées d’une savane presque forestière, dont le souvenir est fixé dans les contes.

Biraan Jèkk Per Siise décida de rester dans cet endroit où ils avaient passé la nuit et, y fonda le village de NJARMEEW SIISE.

Dimbili Maa Njaak fonda à son tour le village de NJAAK et, Maalik Ndagam continua plus loin avec Ganuru Mbay.

Ils arrivèrent en un endroit magnifique ceinturé de mares, de marigots et, où s’était déjà installé un clan Pël dont le Ardo (Chef) est Samba Daali Yoro Sow.

Après avoir été demander au Damel l’autorisation d’installation, ils décidèrent d’officialiser, de pérenniser leur commun vouloir de vie commune. Et, sous le tamarinier appelé MIIN, ils scellèrent le pacte.

Chacun,

Maalik Ndagam
Ganuru
Samba Daali Yoro

Le ceddo , le griot et le berger
chacun se taillada le bras et versa de son sang dans une écuelle remplie de lait (symbole de vie) et de Cendre (symbole de mort).

Ils jurèrent de partager, jusque dans leur descendance, le meilleur et le pire.

Et, ils burent.
En cet endroit où ils avaient trouvé le troupeau, ils fondèrent NGURAAN dont le nom dérive justement du verbe Wolof Gooral (coucher les bêtes), Nguraam qui deviendra un PEEY (une capitale) où s’installait le BUMMI (héritier presomptif du trône) comme de bummi nguraam Maawa père de Birima Fatma Cubb lui-même père du dameel Makoddu Koddu Kumba père de birima Ngoone Latir,

Nguraam où a vécu biram mbanga fils de Xureeja Kuli et de Maasamba Tákko fils du valeureux AMARI NGOONE SOBEL le heros de Danki 1549,

Nguraan où reposerait la linguère Yaasin buubu faal mère de biram yaasin dont une terre de culture du lieu porte le nom,

Nguraan où le saint Seex Dee Calaw ou seex Demba borso a amené la révolution religieuse qui a fini de transformer ses Ceddo en musulmans.

Et, à l’heure où je vous parle, le pacte signé de sang cette année là, semble continuer son œuvre inexorable.

Quand les Mbay souffrent le Lundi, les Sèkk prennent le relais le Mardi et les Pël le surlendemain.

J’ai vu, vécu et vérifié ce phénomène, qui semble vouloir ne pas s’arrêter. Solidarité pour toujours, à la vie, à la mort, force du serment, de la parole sacrée, parole d’honneur, chaîne dans laquelle les ancêtres emprisonnaient leur dignité, une fois leur parole donnée.

C’est cette volonté de vie commune, gage de stabilité, de solidarité et de respect, que j’ai voulu toujours comprendre et la faire connaître.

Voilà la source de cette communication qui répond à un prétexte pédagogique que nous a offert le programme d’éducation civique des classes de 3e collège en la leçon intitulée : La nation sénégalaise.

Nous avons amené nos élèves à interroger, au travers d’un questionnaire, leurs origines, totems, louanges, plantes médicales de famille et relations , afin de découvrir au-delà de leur personne, les solidarités et les supports de la sociabilité dans la Sénégambie.

Nous avons essayé de comprendre comment, des groupes, des tribus, des clans différents par leurs langues surtout, leurs coutumes , leurs activités mais, devant partager un espace d’existence et y conduire une destinée, ont fait pour vivre ensemble, au travers de ce que l’on peut appeler des clés.

Nous avons débouché sur l’élaboration d’une sorte de dictionnaire schématique que des esprits plus outillés que moi pourront parfaire.

Ce dictionnaire a pris en compte tous les groupes, avec quelques familles comme repères et avec même les minorités visibles tel les sénégalo- libano- syriens ou syriano-libano-sénégalais.

Je propose ce travail en annexe de la présente communication.

Il faut dire donc que nous avons identifié la source de ce phénomène Ouest africain et les termes qui l’expriment.

C’est pourquoi, je vais parler maintenant de ce que j’appelle la Marmite, de son contenu, de ses finalités.

LA MARMITE DU SENEGAL

Au-delà de ces « pays » traditionnels que ceux de ma génération et les plus anciens portent dan leur cœur (Kajoor, Fuuta, Pakao, Saalum, Ripp…) parceque noms et lieux chargés de symboles, d’images, d’histoire et qu’il faudrait, en passant, restituer, pour nous rendre notre âme et fortifier sans feodalisme, nos volontés de développement.

Nous appartenons tous à cette « maison Sénégal », une nation une et indivisible, pour des raisons de sang et de foi.

Il suffit de prendre quelques exemples pour comprendre que l’unité du Sénégal s’est faite longtemps, par la rencontre et le brassage de différents groupes sociaux qui se sont retrouvés sur le territoire.

Il suffit d’étudier les empires comme le Ghana, le Mali, le Sonraï, le Jolof qui y ont étendu leur domination, il suffit d’observer la transversalité des patronymes pour comprendre que l’unité de ce pays s’est réalisée bien avant Njaajaan le métis berbero- pulaar et, bien avant l’unité allemande ou italienne réalisée dans le couvant du 19e siècle.

Nous sommes tous des métis. Il faut interroger les arbres généalogiques pour s’en convaincre.

Le Soninke et le pulaar ont joué un grand rôle dans ce brassage, ils ont, en tant que langues porté les rêves, les chansons, les dictons alors que la langue Wolof a émergé pour soutenir la cadence depuis au moins le 19e siècle.

Les Tenor de la littérature orale Wolof sont issus de ce métissage et, même Njámme, Serigne Musaa Ka , qui a enseigné le wolof aux wolof est un pur pël de Kanka dans le bawool.

Tous les guides religieux sont issus de ce métissage fécond. Serigne Touba Cheikh Ahmadou Bamba, seydi el Hadj Malick Sy , le mandingue El Hadj Ahmadou Dramé qui a fondé Ahdulaahi dans le kajoor entre autres.

C’est que l’Islam, en particulier, qui s’est greffé à la tradition sans choc, a façonné un type d’homme ouvert.

Il y a , à coup sûr, un « esprit sénégalais » dont le bassin originel est la vallée du fleuve, ce lieu de rencontres, de liens, où se sont rués tous les peuples venus du Sahara asséché, de la vallée du Nil envahie, où de la forêt hermétique.

Cette vallée, la Marmite, est le berceau de la nation sénégalaise. Là ont été mijotés, savamment, scientifiquement, humainement, les instruments de socialité, de concorde, d’unité qu’on retrouve dans le cousinage à plaisanterie.

Et c’est tant mieux pour ce pays dont la devise culturelle est : « Nit, Nitay Garabam » (l’homme est le remède de l’homme)

FONDEMENTS ET FINALITES

Concu pour etre le socle de la vie Communautaire, de liant harmonieux entre des groupes voisins que des détails de culture locale ou d’origine, individualisent , le cousinage ou encore fraternité, alliance, parenté à plaisanterie et Dendiraagal en pulaar, unit des familles, des clans, des ethnies, des patronymes, des camarades de circoncision ou de cérémonie de tatouage, épreuves des temps anciens qui faisaient passer d’une classe d’âge à une autre des enfants ou des femmes que tout allait mettre ensemble à vie.

Nous sommes même, peut- être inconsciemment allés plus loin aujourd’hui.

Ainsi, si gabonais, Gambiens, Guinéens, maliens, marocains en particulier, sont des frères, Sénégalais Ivoiriens et français sont des cousins.

Un phénomène traditionnel a réussi à transformer une source de concurrence négative, en un esprit élevé, de vie commune.

Ce phénomène donc, d’essence Ouest africaine comme celui du griot, plonge ses racines dans l’histoire que j’ai évoquée, dans la philosophie morale des sociétés sénégambiennes, sociétés certes guerrières jadis, mais, sociétés d’honneur dans lesquelles la parole donnée est sacrée et tout serment fait est définitif.

Il ya aussi le phenomene intra- familial du cousinage ( DOOMI BAJJEN AK DOOMI NIJAAY ) qui est tres present dans le mental collectif et dont la pratique se perd de plus en plus avec l’urbanisation . les cousines etaient faites pour les cousins; et vice versa . ce n’etait ni bete ni choquant puisque les ancetres sont alles plus loin que nous en tout et , comble , nous ne faisons que ressasser ce qu’ils ont laisse !
A l’occasion des fetes religieueses ou traditionnelles, chaque jaam (cousin ou cousine maternelle ) allait « arroser » (SANGG en wolof) son maitre ( le fils ou la fille de son oncle maternelle ) son sangg avec des cadeaux. Ce dernier devait multiplier en retour les largesses en direction de son sujet . les liens de famille se trouvent ainsi perennises a travers les enfants.

Pratique pareille doit survivre et vivre grâce a l’école en ses programmes d’instruction civique et histoire en particulier, grâce aux medias qui ont pourtant assure le succès de la saint valentin !

On pourrait, en passant toujours, comprendre par ricochet, le souci d’un autre phénomène dit Parrainage.

En effet, les sénégambiens donnent à leurs enfants les noms de leurs amis, de leurs voisins de longue date qu’on dit être les substituts des parents de sang.
Ce sont des formes d’alliance spontanées nées de l’estime réciproque et dont l’esprit est inviolable.

Elles sont connues en milieu Wolof sous le nom de :
Ndey DIKKE
Baay DIKKE
Doom DIKKE

Par exemple, Massamba noue avec Mademba, une relation d’amitié par estime réciproque au cours d’une rencontre et deviennent “baay dikke” l’un pour l’autre.
Kumba et Penda sont ainsi « Ndey DIKKE ».
le garçon ou la fille qu’on choisit dans le village ou le quartier devient votre « Doom DIKKE ».

C’est le filleul ou la filleule d’ailleurs. Si nous n’ajoutons rien de mieux, transmettons cela à nos enfants !

Voilà ce que Maam nous a laissé comme patrimoine le plus précieux parce que centré sur l’homme, pour humaniser la terre.

Et, si nous y ajoutons Gámmo et Kal, nous ferons d’eux, des hommes vrais.

G?mmo et KaL

1- Le G?mmo , en tant que Pratique de Sociabilité est à distinguer du G?mmu, fête religieuse musulmane appelée Mawlud et, célébrant la naissance du prophète Muhammad (Paix et Salut sur lui !).

Le G?mmu était la fête du roi (G?mmu Kahoon par exemple), jour chargé dit-on, de libertés, de libéralités et de libertinages pendant lequel, le peuple pouvait se gaver, boire à son saoul, chanter et danser au nom et au frais du roi.

Cette fête a été récupérée par l’Islam qui l’a vidée de son contenu traditionnel, pour la recharger avec un nouvel esprit, une nouvelle démarche, tout en lui conservant son Cadre (la nuit) et ses animateurs privilégiés, les griots, chargés de chanter le nouveau héros, le prophète (Njool Makka), ses lieutenants, ses saintetés, les textes qu’ils ont produits, dans une ambiance harmonique et rythmique qui a respecté l’âme du peuple qui l’a adopté comme si islamisation n’a pas rimé avec arabisation.

Le G?mmo, lui, porte sur des groupes liés (au vrai sens du mot) par une chaîne d’inviolabilité) qui permet réciproquement aux uns et aux autres de se tout dire, de s’entraider, de se secourir.

Ce pacte lie aussi par exemple, Pël et forgerons, lie des villages et même des pays.
Il lie, Seerer, tukuloor et Joola, laobe et maures.

Les évènements douloureux de la Casamance que je ne devrais pas évoquer ici en ont donné une illustration parfaite que chacun sait.

Un Pël ne peut pas Verser le Sang d’un forgeron et, Vice – Versa. Le petit thiam, forgeron d’origine, peut dire tous les noms d’oiseau au Vieux Malal dans une belle ambiance de Convivialité.

Point de Sang ou de frustration sous peine de sanctions occultes.

Un Joola ne peut blesser un tukuloor ou un Seereer. C’est abjurer ses ancêtres. Qui ne se rappelle le phenomenal Vieux tukuloor BOOKUM qui arrivait devant les grilles du palais pour abreuver le Président Senghor de toutes les insanités » amicales « et, repartir peut etre , avec une enveloppe !

Wade n’a qu’à faire attention, je rassemble la famille !

2 - Le KaL

avec les Correspondances qui ont facilité l’intégration des populations Venues des pays voisins comme les Traoré dit Diop, les Coulibaly – Fall, les Sissokho – Guèye etc…,

Le KAL porte sur les patronymes, les Sant en Wolof.

Il est, en ce sens plus général que le G?mmo puisqu’il porte sur un plus large éventail. Il est plus perennisable puisque les supports ethniques et géographiques, du g?mmo peuvent s’estomper.

Il constitue en Vérité, le SeL de nos relations sociales.

Par exemple, l’actuel président de la république du Sénégal, Abdoulaye Wade, est l’esclave, le serviteur naturel de tous ceux qui portent le Sublime patronyme de MBAYE, grands et petits de la Sénégambie comme ils sont les Maîtres au sens vrai des Cissé, Ciss (quelle horreur !)
Samb
Sambou
Samba
Kamara
Dram?
Diakhate

Kandji
K?b?
Niasse
Mboup
Sakho
Yade
Toure
Mane
Seydi
Syll
sylla

et, Si Wade s’aventure à me Chasser avec la Complicité de Pape Samba Mboup, moustapha niasse, talla sylla, et autres , je vais au Mali où j’ai un grand serviteur en la personne d’amadou toumane toure ! Quelle chance pour l’Afrique !

Et comme vous qui me suivez, vous êtes aussi le maître ou le serviteur de quelqu’un qui n’est pas loin. cherchez le.

Je Vous y aide dans ce dictionnaire ou Vous trouverez par exemple :
les esclaves des Badiane : Diouf et Faye,
des Basse : Corr?a et Mendy
des Biagui : Couto
Fernandes
Conceçao
Paulao
Antonio
Sylva
Correa
badji
Bass?ne

des Bourgi :
Abou Khalil
OMAIS
HILAL
Saleh
FAKHRY…..

Voila.

Ainsi, du foyer, il faut prendre, non la cendre mais la flamme.
Nous devons être des hommes qui prolongent et innovent.

Je termine par ce poème en wolof :
Kal
Sunu doole
Dooley Senegaal
AKA NEEX Ngay tooñ
Ku La man fuuf
Te Sañu la bañ !
Mas na maa ñor
W?yël Kal aK G?mmo
Ñoo tax ba Senegal mel ni mu meL
Am cisLaay, Sago ak teggin
Ba tax bu Saytaane b?ofee du tojaL
Fen du fi indi musiba
Kacoor du yëngëL gaal gi
Dëgg dëgg am nanu Lunu mare
Na nu ko WéyëL
j?ngal Ko Xaleyî nu jëfeko
Tubaab yi Sax ñu ngî j?ng si
Jikko yu baax yi fi sax
Toppandoo du Wey
Toppe du Wey
Ku b?yyi Sa bop Wéet
Da nga toog ba Soof ,
LiLa may doole
Da nga koy S?mm
Maam-a nu raw fuuf
Li mu fi ba , la nu yor ba tey
Seetal saaga yu naawul
Kal ak gammo
Ki leen fent dabagunu ko ba tey

senegaaL
kal a ko koweel

Texte revu
Novembre 2007

Babacar MBAYE NDAAK
Professeur Artiste- conteur
Tél : 77.634. 84. 80
babakarndaak@yahoo.fr
www.leeboon-ci-leer.org

Libellés :

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Le président de leeboon-ci-leer, Babacar Mbaye Ndaak, a été invité à intervenir lors de la formation intitulée « Les écrits s’envolent », organisée par l'association Regards et Mouvements à Toubab Dialow au Sénégal du 12 au 25 novembre. La formation s’adressait aux comédiens, circassiens, écrivains, performeurs, marionnettistes, danseurs. Ce stage professionnel était animé par les artistes Eugène Durif (auteur), Babacar Mbaye Ndaak (enseignant et conteur), Alexandre Del Perugia (formateur dans les grandes écoles de cirque, danse, théâtre).

La formation regroupait des professionnels francais et senegalais: comediens, chanteurs, danseurs, gens du cirque, animateurs ....... le stage s'est deroulé selon 03 ateliers :

atelier 1 : danse avec zale
atelier 2 : autour de la tradition orale avec babacar mbaye ndaak
atelier 3 : autour du corps avec alexandre et eugene

Ensemble, les participants ont visité des oeuvres de la tradition orale d'un point de vue historique, litteraire et artistique ainsi que des oeuvres comme les modèles en ce genre :

- soundiata ou l'epopée mandingue de Djibril Tamsir Niane
- les contes d'Amadou Kumba de Birago Diop

Les différents ateliers ont debouché sur des representations fort appreciées !

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Les représentants des différents pays africains (y compris lesécrivains, les éditeurs et amoureux des livres) se sontrencontrés au mois d’avril à l’Université de Cape Town pourparler du projet Histoire d’Afrique (en sigle StAAf), qui est l’unde cinq projets principaux de l’ILPAA (Exécution du PlanLinguistique Africain) (voir LEAPnews 6).

StAAf, qui estcoordonnée par PRAESA, comprend les cinq régions del’Afrique ainsi que la diaspora.Trois types d’histoires seront récoltés – pour les petitsenfants, pour les enfants d’âge moyen et pour les jeunesadolescents. Le but de ces histoires, c’est la promotion d’uneculture de lecture et d’écriture en langue africaine.Une de meilleures stratégies de l’élévation du statut deslangues africaines consiste à accroître leur visibilité et impor-tance en les utilisant sous la forme écrite. Actuellementl’utilisation des langues africaines sous forme écrite est soitsporadique, aléatoire, moins développée et en général restreintaux textes religieux ou scolaire.

Dû au modèle du bilinguismenon additifs qui a étreint les systèmes éducatifs, les livres deStories Across Africa (StAAf) workshop lecture ne sont pas produits pour un public au delà despremières années d’études primaires.En même temps, on sait que les maisons d’édition ontinvesti et bénéficié du marché des livres scolaires.

D’autres matériels de lecture sont communément considère commesupplément au livre scolaire. De cette manière, le potentiel éducationnel des histoires et contes a été minimisé dans la pluspart d’écoles primaires du continent. Néanmoins, au fil des années, beaucoup des contes pourenfant ont été récoltés. Les contes africains en particulier ont été publiés en Europe et aux États Unis pour les enfants dans ces pays là.

Mais en Afrique, plusieurs collections de contes sont enlangue coloniales; et certaines veilles publications ne sont plussur le marché. Il y a très peu ou pas de roman contemporain pour enfants africains en langue africaine. Pour les petits enfants, les livres illustrés qui sont à la fois important pour la détente et l’éducation sont quasi inexistants, excepté peut être quelques traductions.

Durant l’atelier du mois d’avril, il a été décidé que pour la première phase de ce projet, les collections comprendront unevariété des langues africaine capable de toucher les lecteurs audelà des frontières nationales. Tel est le cas des langues suivantes: Chinyanga, Oromo, Amharic, Tigrinya, Lingala,Hausa, Yoruba, Akan, Mandinka, Fulfulde, Wolof, Nguni, Sothoet Malagasy. La collection comprendra aussi les languesofficielles de l’Union Africaine à savoir – le Swahili, le Français, l’Anglais, le Portugais, et l’Arabe.

Un projet pilote a été mis sur pied pour coïncider avecl’année 2006, année des langues africaines. Ce projet produiraune série des livres pour la petite enfance, adaptée de la série Little Hands du PRAESA; tandis que pour l’enfance moyenne lasérie sera constituée d’une collection d’histoires d’enfantsécrites par des auteurs bien connus soit de l’Afrique ou de ladiaspora. Ces histoires sont soit déjà existantes ou elles serontspécialement rédigées pour la collection, mais elles seront enlangues africaines. Cela donnera aux régions l’opportunitépour améliorer la distribution, la publicité ou résoudre les problèmes rencontrés à cette phase initiale avant de commencer la rédaction des trois volumes à venir.

Les coordinateurs régionaux suivants ont été élus il s’agit de: Abudulai Jakalia pour l’Afrique occidentale; Joshua Madumulla pour l’Afrique Centrale et orientale et Xolisa Guzula pour l’Afrique australe. Ils travailleront en collaboration avec Carole Bloch qui coordonne l’unité d’alphabétisation initiale du PRAESA et qui est la coordinatrice principale du projet StAAf. Les lecteurs désireux de participer à ce projet c’est-à-dire, capable d’envoyer des contes et histoires aux coordonnateurs, faciliter les contactes avec les maisons d’édition (maisons devente) ou d’aider dans la publicité des livres, sont doncencouragé à contacter les bureaux du PRAESA ou lescoordonnateurs régionaux.•

Rapport rédigé par Carole Bloch et Carolize Jansen

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„Erzähl mir ein Märchen!“ Nicht die Wahrheit des Märchens fesselt uns, sondern die symbolhafte Spiegelung von Wirklichkeiten. Ursprünglich sind Märchen Erzählungen für Erwachsene. In ihnen offenbaren sich Weltbild, Wertvorstellungen und soziale Verhaltenskodizes einer Gesellschaft; sie handeln von Ängsten, Konflikten und Sehnsüchten der Menschen, aber auch von den unergründbaren Geheimnissen der Natur.
Das Projekt „Afrikanische Märchen erzählen Geschichte(n)“ möchte die Wirkung von Märchen nutzen, um zu einem besseren Verständnis afrikanischer Gesellschaften beizutragen.

Babacar Mbaye Ndaak

"Es war einmal ..." Märchen ohne Märchenerzähler sind fast undenkbar. Denn erst sie tragen zur Entstehung und Überlieferung von Märchen und Märchensammlungen maßgeblich bei und führen die Tradition des Erzählens über Generationen hinweg fort.

Der Märchenerzähler Babacar Mbaye Ndaak arbeitet hauptberuflich als Lehrer für Geschichte und Geografie in seinem Heimatland Senegal. Er war Schüler des senegalesischen Gelehrten Cheikh Anta Diop und ist Mitglied der Stiftung Youssou N'dour, die sich im Senegal seit langem der Förderung von Jugendlichen in Bildungsprojekten verschrieben hat.

Für Babacar Mbaye Ndaak sind Märchen das Vehikel afrikanischer Werte. Auf diese muss sich der Mensch zurückzubesinnen, denn eine Zukunft kann nur aufbauen, wer sich seiner Vergangenheit bewusst ist. Der Märchenerzähler weiß, dass das Wort nicht nur die Erinnerung kreiert sondern auch das Handeln bestimmt. Er will deshalb mit Märchen die Vorstellungswelt von Kindern und Erwachsenen so prägen, dass sie als humane Wesen mit Respekt und mit Hoffnung aufwachsen und leben können.

Im Rahmen des Projekts "Afrikanische Märchen erzählen Geschichte(n)" wird Babacar Mbaye Ndaak bei Veranstaltungen in Berlin, Potsdam und Lüneburg auftreten und afrikanische Märchen erzählen und spielen. Begleitet und übersetzt wird er von Julie-Marthe Lehmann, die bereits in Kamerun mit ihm aufgetreten ist. Lassen Sie sich von den afrikanischen Märchen und der senegalesischen Erzählkunst auf eine Reise mitnehmen, auf der Sie afrikanische Lebenswelten kennen lernen!

Termine

Leeboon Ci Leer – Märchen im Licht des Mondes
Am Freitag, den 12. Mai um 19.00 Uhr lädt AfricAvenir zu einem afrikanischen Märchenabend mit Babacar Mbaye Ndaak in das Potsdamer Einstein-Forum.

Kultur als Brücke: Märchen und Menschenrechte
Am Donnerstag, 11. Mai 2006 laden die Friedrich-Ebert -Stiftung und AfricAvenir International im Rahmen der Reihe “Kultur als Brücke” zu einer Konferenz über die afrikanische Märchenerzählkultur.

Die Rolle von Märchen in afrikanischen Gesellschaften
Am Montag, den 08. Mai 2006 um 19.oo Uhr lädt AfricAvenir in das Haus der Demokratie und Menschenrechte zu einem Dialogforum mit Dr. Ndiaga Gaye.

“Leebon Ci Leer – Märchen im Licht des Mondes”
Am Samstag, den 06. Mai 2006 um 20.00 Uhr lädt AfricAvenir in Kooperation mit dem Auswärtigen Amt zu einem afrikanischen Märchenabend mit Babacar Mbaye Ndaak in den Internationalen Club. Anmeldung bis zum 03.05.2006: a.helfrich[at]africavenir.org. Eintritt: 12 Euro / 8 Euro.

Matinée der Klänge: Märchen aus Dakar treffen auf Musik aus Berlin
Am Sonntag, den 07. Mai 2006 um 11.00 Uhr lädt AfricAvenir in Kooperation mit dem C. Bechstein Centrum zu einer ‘Matinee der Klänge’ ins Stilwerk. Der Märchenerzähler Babacar Mbaye Ndaak aus Dakar wird begleitet durch den Berliner Pianisten Jacek Rabinski. Eintritt: 12 Euro / 8 Euro.

Märchen in der Schule

An drei Standorten im Südwesten Berlins freuen sich Kinder und Jugendliche der Privaten Kant-Schule auf den Besuch von Babacar in ihrem Unterricht. Es geht um Berührung in den Schulbereichen Literatur, Französisch, politische Weltkunde, Sachkunde, Wirtschaftswissenschaften, Erdkunde und immer wieder fächerübergreifenden Unterricht, kulturelle Begegnung und die Offenheit zum Austausch.

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DES HORDES DE GAMINS DROGUES DE HAINE
BRANDISSENT DES FUSILS D'ASSAUT AVEUGLES
SUR DES DAMES EN GUENILLES
QUI ONT PERDU LE SOUFFLE
A FORCE DE FUIR.

DES GENERAUX SANS GALONS
SONT ASSIS SUR DES HAMACS
ET SIROTENT DES JEUNES FILLES
SUR DES CAISSES DE WHISKY.

C'EST LE PARADIS PROMIS PAR DES IGNORANTS
A DES PEUPLES EN OTAGE
QUE DES MAINS DROITES CARESSENT
QUE DES MAINS GAUCHES MUTILENT
L'AFRIQUE QUE JE CONNAIS NE RESSEMBLE PAS A CELA.

L'AFRIQUE QUE JE CONNAIS
A DES FEUX DANS SES NUITS
DES CLAIRS DE LUNE DANS SES VILLAGES
ET DES CONTEURS
POUR BRULER SES BETISES .

BABACAR NDAAK

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Deutsche Übersetzung einer Geschichte der Wolof, niedergeschrieben von Babacar Mbaye Ndaak und übersetzt von Julie-Marthe Lehmann anlässlich des Projekts "Afrikanische Märchen erzählen Geschichte(n)".

Man sagt bei uns, dass die Frau dem Manne weit überlegen ist, wenn es um List und Tücken geht.

Einst wollte ein Mann, den anderen an Bildung überlegen, die Frauen kennen lernen, um ihre geschickten Tricks parieren zu können. Er begab sich auf eine lange Reise, die ihn durch sieben Länder führte. Er schrieb sieben Bücher, jedes mehr als 1000 Seiten dick, über die tausend und eine Kniffe der Frauen. Schließlich meinte er soviel zu wissen, dass er sich sicher war, Ratgeber aller Männer seines Landes und sogar der Nachbarländer zu werden.

Bei der Rückkehr von seiner Rundreise kam er, ebenso wie auf dem Hinweg durch das Dorf von Khamago, in dem sein Freund Mougueul lebte.

Die Frauen am Brunnen hießen ihn willkommen und boten ihm zu trinken an. Er wusch sich und schickte sich an, seine Gebete zu sprechen. Als ihn eine von ihnen frug:
- Woher kommt ihr, lieber Onkel?
- Ich war auf Reisen, um die Frauenfrage zu studieren. Antwortete er voller Selbstbewusstsein.
- Ah – und worin bestanden Eure Studien?
- In einer Bestandsaufnahme eurer Streiche, Listen, Fallen und Kniffe, um meine Brüder davon zu befreien. In diesen sieben Bänden habe ich alles, was man über euch wissen muss, zusammengetragen. Sagte er lachend.
- Wo sind diese Bücher, auf die Ihr so stolz seid?
- Dort!
- Darf ich sie sehen?
- Ja, hier sind sie!

Die Frau besah sich den großen Packen, gab vor verwundert zu sein, raffte ihn auf und warf alles mit einem jähen Stoß in den Brunnen und sagte:
- Kehr zurück zu deinen Studien, denn dieser Coup fehlte noch in deinem Werk!

Überrascht schlug der Mann die Hand vor den Mund. Und seitdem schicken die Frauen ihre Männer immer dann wenn es ihnen gerade passt fort zum Studieren.

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Am Donnerstag, 11. Mai 2006 laden die Friedrich-Ebert -Stiftung und AfricAvenir International im Rahmen der Reihe “Kultur als Brücke” zu einer Konferenz über die afrikanische Märchenerzählkultur. Eine Veranstaltung der Friedrich-Ebert-Stiftung in Kooperation mit AfricAvenir International e.V. In der Reihe Kultur als Brücke stellen wir Künstler und Kunstwerke vor, die sich um die kulturelle Verständigung zwischen den Nationen und Kontinenten bemühen. Die vierte Konferenz in dieser Reihe wird sich der afrikanischen Märchenerzählkultur zuwenden und nach ihren Möglichkeiten des Dialogs über die Menschenrechte fragen. Ist es mit ihren Mitteln von Bildern, Geschichten, Symbolen und Zeichen möglich, Menschenrechte weltweit zu verbreiten und zur Diskussion dieser Rechte beizutragen? Wie können wir die Märchen als Beitrag zu einer humanen Entwicklung nutzen?

Kultur als Brücke
Märchen und Menschenrechte
Einsichten in die afrikanische Erzählkultur


Am 11. Mai 2006 von 11 bis 18 Uhr im Konferenzsaal der Friedrich-Ebert-Stiftung, Hiroshimastraße 17 in 10785 Berlin-Tiergarten

Der Märchenerzähler Babacar Mbaye Ndaak aus Dakar wird Beispiele seiner Kunst vortragen.

Vorträge und Diskussionen mit:
Dr. Heiner Bielefeldt, Direktor des Instituts für Menschenrechte; Prof. Dr. Susanne Gehrmann, Humboldt-Universität zu Berlin, Dr. Ndiaga Gaye, Universität Dakar; Dr. Marlene Rytlewski, AfricAvenir International e.V; Andreas Wegener, Verein der Privaten Kant-Schulen

Informationen und Anmeldung bei:
Forum Berlin der Friedrich-Ebert-Stiftung
Hiroshimastraße 17
10785 Berlin
Tel: (030) 26 935 827
Fax.: (030) 26 935 857
Mail: forumberlin (at) fes.de

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DEMB
NOUS ETIONS TRANQUILLES
DANS NOS VILLAGES PAISIBLES
DANS NOS CASES DE PAILLE DE BANCO
AU BORD DE NOS RIVIERES OU
LES POISSONS S'ENNUYAIENT
AU MILIEU DE NOS FORETS CHARGEES DE VIVRES
NOUS ETIONS TRANQUILLES
AVEC NOS CHAMPS DE MANIOC ET
NOS RIZIERES FUMEES DE BOUSE ET
QUI PORTAIENT LES RECOLTES DE TROIS ANS
NOUS ETIONS TRANQUILLES
AVEC NOS CLAIRIERES
ET NOS CLAIRS DE LUNE
ET NOS CONTES ECOLE DE VIE
ET NOS CHANTS HYMNE DE FRATERNITE
NOUS ETIONS TRANQUILLES
AVEC NOS SIMPLICITES ET NOS PETITES BETISES
MALGRE QU'ABONDANCE ET FAMINE ALTERNASSENT
NOUS ETIONS TRANQUILLES
DANS NOS REVES SIMPLES COMME
LA BRIEVETE DE L'EXISTENCE ICI
ET
ILS SONT VENUS
IVRES DE LEURS LIVRES ET
AFFAMES
NOUS DERANGER
NOUS DEMENAGER
NOUS RE-ARRANGER
SANS MENAGEMENT
ET ROMPRE A JAMAIS LA ROUTE
LA ROUTE DE NOTRE GRAND REVE.

babacar mbaye ndaak
tel : 221 634 84 80

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IL FIT FI DE SES MORALES
ET FIT AU NEGRE LE GRAND MAL
SANS CILLER DEVANT LEURS RALES
IL LES LAISSAIT MOURIR A FOND DE CALE

DE PALOS A SAN SALVADOR
IL N'EN AVAIT QU'A LA FRENESIE DE L'OR
POURQOI IL LES JETAIT PAR BABORD
ALORS QUE LES FLEURS FAISAIENT JOUIR A BORD

C'EST LA MELODIE DU MAL QUI ME RESTE ENCORE
QUAND TOUS VEULENT FERMER LES YEUX SUR LES TORDS
JE REFUSE QUE TOUT CELA SOIT UN SORT
ET QUE LA TERRE SOIT FAITE POUR LES FORTS

DE LISBONNE A PARIS IL A EDIFIE CHATEAUX ET FORTS
DE LOUISVILLE A NEW YORK IL A CONSTRUIT LE SUD ET LE NORD
ALORS QUE LE COUT DU MAL S'EVALUE EN MILLIONS DE MORTS
D'UN CONTINENT A L'AUTRE IL A FAIT PROSPERER LES PORTS

MAIS CES NEGRES LA SONT MORTS
LEURS ENFANTS SONT DEVENUS PLUS FORTS
ILS ONT TROUVE LE VERITABLE TRESOR
ILS ONT RESSOUDE LES RACINES DISPERSEES DE LEUR CORPS .

babacar mbaye ndaak
tel : 221 634 84 80

07 -10 - 2003

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Babacar Mbaye Ndaak retrace la vie de Cheikh Anta Diop et écrit que “voici un homme qui a ré-écrit l’histoire falsifiée de ceux qu’on a à jamais voulu rayer de l’oeuvre humaine en affrontant les citadelles les plus têtues. Voici celui qui a redressé la colonne vertébrale tordue de la marche de l’Afrique et du monde noir (…)”.

FARI YOO YADAAKE

Un pharaon dort à THIEYTOU depuis 1986 dans la simplicité de la grandeur: CHEIKH ANTA MAGATTE DIOP.

Voici un homme qui a refusé des honneurs juteuses de pouvoir dont il ne partageait pas la vision.

Voici un homme qui a accepté de survivre avec un salaire qui ne correspondait ni à sa valeur, ni à son talent, ni à sa grandeur internationale !

Voici un homme qui a ré-écrit l’histoire falsifiée de ceux qu’on a à jamais voulu rayer de l’oeuvre humaine en affrontant les citadelles les plus têtues. Voici celui qui a redressé la colonne vertébrale todue de la marche de l’Afrique et du monde noir !

Mais, comme le rappelait FEU SALIOU KANDJI, “Li mu namp la gall” (Il n’a dégurgité que le lait qu’il a bu”).

CHEIKH ANTA pouvait demander “Adiya” et “Moyal” comme me la rappelait l’honnorable grand père, EL HADJ THIONE SECK, son biographe traditionnel. Cheikh est issu de l’aristocratie du Kajoor puisqu’il est entre autres le neveu du brave JEERI JOOR NDEELA, fils du DAMEL SAMBA YAYA DEBBO qui, pour l’honneur dans lequel il a été éduqué, a préféré se suicider du haut du pont faidherbe à Saint Louis au lieu de se soumettre à la coloniasation.

CHEIKH ANTA MAGATTE descend de la famille de SERIGNE TOUBA, voici comment !

MOMAR SOKHNA BOUSSO DIOP (ancien chef du poste de Mbijdem) eut un enfant à qui il donna le nom de son frère MASSAMBA SASSOUM.

Le jeune MASSAMBA SASSOUM JUNIOR est très tôt confié comme il se faisait honorablement, à son homonyme résidant dans le village de Thieytou, à la frontière du Kajoor et du Bawool.

Devenu grand, ce dernier lui donna en marriage sa propre fille, SOKHNA MAGATTE DIOP. CHEIKH est l’unique fils qui naîtra du jeune couple puisque, comme beaucoup de grands de l’histoire, il n’a pas connu son père. Ce dernier mourut, en effet de la peste, sur la route de Gawane où il allait informer son vénérable guide SERIGNE CHEIKH ANTA MBACKE “BOROOM GAAWAAN” qui a, par ailleurs épousé la soeur de SOKHNA MAGATTE, SOKHNA FATOU DIOP MASSAMBA qui lui donnera l’érudit SERIGNE MOUSTAPHA THIEYTOU.

C’est CHEIKH ANTA BOROOM GAWANE qui s’occupe du baptème et donna à l’enfant prodigue son nom!

À l’âge de quatre ans, il est confié à ses oncles dans le village de KOKKI MAYIB DIOP qu’il ne quitte qu’à la suite d’une blessure à la jambe (son compagnon de jeu dans ce village, BAYE MBAYE DIOP, par ailleurs son cousin, me l’a raconté au cours d’une enquête que j’effectuais sur l’itinéraire de l’homme);

De Kokki, il sera envoyé à Djourbel où il fera partie de la génération que SERIGNE MAMADOU MOUSTAPHA, en visionnaire, enverra à l’école francaise et où l’enfant unique va exploser et faire exploser les certitudes racistes de son époque.

Voilà l’aube de l’histoire de l’homme dont le Sénégal doit fêter avec faste le souvenir, pour la gloire du savoir et le sens des vertus cardinales de ténacité et d’honneur qui se rarefient de nos jours, à cause des appétits de pouvoir et de facilités vaines.

CHEIKH ANTA doit dormir dans le coeur de chaque enfant de notre pays.
Fari yoo yadaake!

BABACAR MBAYE NDAAK
professeur histoire -geographie
artiste conteur
tel 221 634 84 80

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Babacar Mbaye Ndaak rend hommage à Cheikh Amadou Bamba. Les jeunes générations doivent connaître l’histoire véritable de leur pays, les hommes, les événements et les dates qui l’ont marquée afin de s’inspirer des vertus qui s’en dégagent. “bu fataliku amul woon, lu neex waay mu def ”. Les jeunes générations doivent connaître l’histoire véritable de leur pays, les hommes, les événements et les dates qui l’ont marquée afin de s’inspirer des vertus qui s’en dégagent.

De ces hommes, Cheikh Ahmadou Bamba, de ces événements, la lutte anti coloniale.

Une date magnifie l’histoire de cet homme d’exception : le 05 Septembre.

Après la célébration de la naissance du prophète, le 04 Septembre 1895, le fils de Sokhna Mariama Bousso la vertueuse, est ramené de la maison d’Ahmad Khoureichi où il avait choisi d’être logé parmi tant d’autres propositions de l’administration de l’époque.

Le nom d’Ahmed Khoureichi qui renvoie au clan du prophète qu’il aimait tant, avait attiré son attention.

Il y resta après avoir quitté Jeewol le 10 Août (18 Safar) où il rencontra les troupes du Capitaine Leclerc (dont bizarrement un camp porte encore le nom !), après Louga où il fut embarqué à bord du train le 13.

Ce 05 Septembre confirmait l’indépendance de notre peuple, son courage, sa foi devant les forces mercantiles et les lâchetés de tout bord.

Ce 05 Septembre est un repère essentiel dans l’implantation définitive de l’Islam dans notre pays et, de façon plus générale dans le Soudan.

Cheikh Ahmadou Bamba
Voici un homme de paix mais, attaché à des convictions élevées et qui refuse de négocier une virgule de son comportement inspiré de l’orthodoxie de l’Islam que l’impérialisme colonial veut extirper d’Afrique pour avoir le champ libre d’imposer sa vision du monde.

Voici un homme fidèle au pacte entre lui et le prophète, pacte de servir, non en notable mais en serviteur le plus humble Khadimourassoul; quelle grandeur !

Ceux qui savent, savent.

Depuis Mbacké Bahry, sa derniere résidence avant l’exil, le Cheikh marchait sur un chemin qu’on lui a tracé plein d’épreuves, pour accéder à l’excellence promise.

C’est pourquoi, il doit à ses fils,Mamadou Moustapha, Mouhamadou Fadilou et Mouhamadou Lamine Bara debout devant son auguste coursier sellé en cette aube du 10 Août :

- Je vous confie après Dieu à votre père Thierno. Je vais accomplir un travail. Je reviendrai vous ramener le prix d’excellence qui étanchera toute soif et vous rassasiera à jamais !

Telle, pouvons nous traduire les propos tenus à ses enfants au moment où il attendait le retour de son plus que frère Thierno Birahim parti porter la réponse= Refus d’abjurer sa démarche, au gouverneur colonial de Saint Louis.

Les armées coloniales écrasaient alors, en utilisant la technique du « diviser pour régner » et la corruption, toutes les forces nationalistes du Waalo à la Casamance.

Le Cheikh demanda à son peuple, de ne rien entreprendre puisqu’il écrit :

« ils (les colonialistes) ne savent pas que c’est Dieu qui a soufflé dans leur cœur, le désir de me persécuter ».

Tous les hommes de Dieu ont été persécutés, ils ont tous eu comme Moïse, leur pharaon (le pouvoir dominateur) et Dieu leur a tous donné Aron (porte parole) ; la victoire est au bout de la persécution.

05 Septembre 1895
Salle du conseil, délibération n°16. 09hà13h, quatre heures face à ceux que son glorieux destin instrumentait pour un procès sans avocats que Dieu et son prophète en qui il avait tout abandonné !

Le niveau de sa soumission à Dieu lui procura la force d’accomplir l’acte mémorable dans ce lieu si craint alors, deux rakka pour la postérité.

Il avait refusé poliment la médiation de valeureux hommes comme Serigne Ahmed Ndiaye Mabeye auteur d’une pétition sur laquelle le gouverneur enchassa une condition : la signature du papier par le Cheikh !

Le gouverneur savait qu’il ne signerait pas mais, il ne savait pas pourquoi.

La raison le dépassait. Il en était inconscient puisque le Cheikh devait partir et souffrir comme prière et médiation. Dans le bureau, ce matin là, il y avait :

- Marius Moutet, gouverneur par intérim
- Commissaire de Kersant Pilly, chef du service administratif
- Lieutenant colonel Boyer, commandant supérieur des troupes par intérim
- Jurquet, directeur de l’intérieur par intérim
- Médecin principal Clarac, chef du service de santé
- Lieutenant de Vaisseau Mogaret, délégué du commandant de la marine
- Superville, secrétaire archiviste par intérim
- beziat, conseiller privé titulaire
- Sambain, conseiller privé suppléant
- Doudou Seck Bou et Moghdad, interprète.

Seul ! Seul il était, seul il sera tout le temps que durèrent ses persécutions. Il n’a fait souffrir que lui-même. Il n’a fait verser le sang de personne !

Le 05 Septembre 1895
Le miracle de Dieu, puisqu’il l’écrit lui-même comme une signature (« baana li kulli man lëhoo wilaaya, kawnili xaalixal baraaya aaya » « tous les saints savent que je suis un miracle de Dieu »), le miracle dis-je, entrait par la plus grande porte, dans le cœur des croyants !

Il nous a laissé comme Viatique, son action et ses écrits d’où on peut extraire les propos suivants.

D’abord, dans son dernier recueil, intitulé « Xaatimatumunaajati » ou “clôture de la prière fervente” (sa mission), recueil trouvé sur sa sainte poitrine le 19 Juillet 1927 par son fils Mouhamadou Moustapha qui le ramena à Touba à l’issu des toubabs, il dit : « Je demeurerai sur terre 400 ans après cet écrit authentifié, pour décider avec Dieu ».

Fa man chaafal yu’min, wa man chaa fal yak fur ! (Croit qui veut, refuse qui veut !)

Et, surtout cette sentence qu’il faut méditer : « Darajatitahloo wa laysa tan xafidd, waman nawaa minal waraa xafdji, xufidd » (« Dieu a élevé mon rang à jamais et, il ne cessera de s’élever ; celui qui essayera de me rabaisser, sera rabaissé à jamais »)
Et, ses adversaires les plus passionnés finirent par reconnaître sa dimension exceptionnelle et lui rendre hommage en lui procurant des honneurs qu’il déclina civilement.

Le 09 Octobre 1918, lui fut décerné la plus haute distinction de France, la légion d’honneur qu’il laissa à l’administration. Il fut nommé au conseil consultatif où il ne siégea jamais.

Il offrit même 500 000 frs à la banque de France pour éviter la dévaluation qu’il savait porter d’abord préjudice à son peuple en 1925. (Cette somme équivaut à des centaines de millions aujourd’hui !)

Le meilleur vient de celui qui a été chargé de le confondre et qui finit subjugué par les qualités du Cheikh, l’administrateur du cercle de Diourbel de 1913 à 1915, Jean Marie André Lasselves qui écrit cette lettre au gouverneur :

« ce Cheikh détient certes une puissance innée dont la raison ne parvient pas à saisir la source et expliquer la capacité de forcer la sympathie.

La soumission des hommes envers lui est extraordinaire et, leur amour pour lui les rend inconditionnels. Il semble qu’il détienne une lumière prophétique et un secret divin semblable à ce que nous lisons dans l’histoire des prophètes et de leurs peuples.

Celui là se distingue toutefois par une pureté de cœur, par une bonté, une grandeur d’âme et un amour du bien, aussi bien pour l’ami que pour l’ennemi, qualités pour lesquelles ses prédécesseurs l’auraient envié quelque grand que fussent leur vertu, leur piété et leur prestige.

Les plus injustes des hommes et les plus ignorants des réalités humaines sont ceux qui avaient porté contre lui de fausses accusations consistant à lui prêter l’ambition du pouvoir temporel.

Je sais que les prophètes et saints qui ont mené une guerre sainte l’ont fait sans disposer de la moitié de la force dont dispose ce Cheikh »

Babacar Mbaye Ndaak
Enseignant, artiste conteur
babakarndaak (at) yahoo.fr
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